Ce petit fruit de couleur rouge, violet, jaune, blanc est une prune au goût, il faut le reconnaître, assez particulier.
On le retrouve en Amérique centrale, du Sud, la Caraïbe, au Mexique, en Floride du Sud, et sur les zones côtières d’Angola et du Sénégal, parce que l’arbre ne se plaît réellement que dans les zones tropicales humides.
Mais venons-en à ce qui nous intéresse. Ses usages.
On peut le manger cru ou cuit. Cru, la chair a la consistance de la barbe à papa ou comme dirait l’auteur de Florida Foraging : “like wet marshmallow fluff”, traduisez par “un duvet de guimauve humide”, ou un de mes contacts disait même qu’on dirait du coton sucré. Bref, je pense que vous avez l’image. Et elle est plutôt sympa. Non?
Alors, c’est déjà un plaisir de le manger cru, avec cette sensation astringente qui donne un petit coup de fouet, et vous fait ouvrir les yeux, les plisser et lâcher l’éternel “Woy, woy woy” derrière que les Antillais aiment bien dire quand la sensation est peu ordinaire. Mais cuit, ça laisse la place à de nouvelles sensations que nous connaissons peu dans les Antilles françaises et qui pourtant sont déjà bien connues dans le reste de la Caraïbe.
Par exemple, dans les îles anglaises où on l’appelle “coco plum” ou “fat pork”, on en fait de la gelée, de la confiture et même une sauce.
Mixer la pulpe et les graines broyées et cuites pour en faire une tartinade apparemment est un régal. Et autant vous dire que nous n’hésiterons pas à tester la recette. D’ailleurs, une fois réalisée, nous vous ferons un petit article sur le blog et sur la page Facebook. (Pour ceux qui ne connaissent pas la page, vous pouvez d’ores et déjà la consulter en cliquant ici).
Parce que oui, oui, on peut manger la graine (ou l’amande pour les connaisseurs). Crue, on en fait de l’huile qui met en valeur les salades. Elle a le goût d’amande germée. On peut même les faire rôtir et les manger à l’apéro. Ou pour les gourmands comme moi, pourquoi pas les faire caraméliser et s’en servir comme topping sur une glace maison.
En Floride, on en a même fait un vin, qui apparemment serait très bon.
L’huile est utilisée au Brésil pour remplacer l’huile d’amande douce dans les massages et soins externes.
A Trinidad, on traite la dysenterie avec une infusion de son écorce et de ses racines.
Au Salvador et au Brésil, on traite la diarrhée avec une infusion des fruits, des feuilles de l’écorce et parfois des racines.
D’ailleurs, au Brésil, l’icaque serait considéré comme un antidiabétique. Voilà de quoi creuser le sujet un peu plus (pour ceux qui lisent l’anglais, vous pouvez consulter l’article :
Antidiabetic Effect of the Chrysobalanus icaco L. Aqueous Extract in Rats)
Icaque en condiment
Remplissez en un bocal et couvrez-les de sel. Laissez reposer pendant peut-être deux semaines, puis rincez-les et mettez-les dans de l'huile d'olive au réfrigérateur pendant une semaine, puis vous pourrez les déguster comme des olives.
Gelée d’icaques
Remplissez une grande casserole de prunes.
Ajouter de l'eau jusqu'à ce que toutes les prunes soient couvertes. Ajoutez autant de sucre que de pulpe de fruit, puis commencez à faire bouillir.
Une fois à ébullition, baisser le feu pour laisser mijoter pendant plusieurs heures. Ajoutez quelques bâtons de cannelle.
Bientôt, la chair de l’icaque et le sucre feront une gelée brune claire avec un goût unique.
Pour la variante, cassez les noix qui sont maintenant bien cuites et en petits morceaux, et parsemez-les dans la gelée.
Vous aurez une délicieuse gelée d’icaques aux noix.